L’impact de l’IA en agence, épisode 1 : les agences de publicité

Un tour d’horizon complet sur l’usage de l’IA générative dans les agences de pub, RP et social media. Bien au-delà de l’augmentation de production, l’IA inspire aussi le brainstorming, agissant comme des “lunettes de vision nocturne pour la créativité”. Les clients, eux, perçoivent des baisses de coûts et ajustent leurs attentes, poussant les agences à produire plus ou moins cher, dans un contexte où l’internalisation gagne du terrain.

Adoption de l’IA Générative par les TPE et PME

Une nouvelle étude explore l’adoption de la GenAI dans les TPE et PME. Si les résultats diffèrent parfois d’autres enquêtes (comme celles de la BPI sur les projets en production), cela pourrait s’expliquer par des usages limités : synthèse, traduction, analyse de données. Malgré 43 réponses, les observations qualitatives révèlent des freins clés : hallucinations, sécurité, intégration au SI, manque d’expertise interne.

Will AI Help or Hurt Workers?

Une étude sur l’impact de l’IA chez les chercheurs, prolongeant celle du BCG. Résultat : une forte hausse de productivité chez les profils performants, mais des difficultés pour les moins à l’aise avec ces outils. Surprenant : 82 % des chercheurs se disent moins satisfaits, la créativité étant déléguée à l’IA. Ce constat rappelle l’importance de former les équipes et de choisir soigneusement les tâches adaptées à l’IA lors de son intégration en entreprise.

Futur of Jobs Report

L’espoir n’est pas perdu, d’après la dernière étude du World Econmic Forum sur plus 1000 entreprises, si 41% prévoient de réduire les postes avec l’IA, 77% veulent se concentrer sur la formation des équipes existantes (upskill). Et même 87% dans les pays les plus développés. Elles semblent plus raisonnables que les gouru du marketing de la tech. Sur les 92 millions d’emplois perdus, ils restent compensés par 170 millions de nouveaux créés pour 2023.

Confessions of an agency founder and chief creative officer on AI’s threat to junior creatives

Une discussion de board qui démarre en demandant comment l’IA peut réduire les équipes dans leurs participations pour augmenter la profitabilité. La question se pose sur les stagiaires et les juniors. Mais le manager pointe avec raison : qui va devenir senior si on ne peut plus former les juniors à le devenir ? (le même constat est fait chez les avocats ou les grands cabinets de conseil). Résultat, ils cherchent à mettre de l’IA partout et ça va leur prendre du temps. Devant la réalité et la complexité des organisations des entreprises, le grand remplacement par l’IA n’est pas pour demain. Même avec un démarrage pour le moins bas du front.

Daron Acemoglu, Prix Nobel d’économie 2024 : « Le monde doit œuvrer pour une IA au service de l’être humain »

Excellente tribune de Daron Acemoglu, Prix Nobel d’économie 2024 dont j’avais déjà cité les recherches. Il apporte une vision intéressante : la recherche de l’AGI est en fait une volonté de remplacer l’humain purement et simplement (dans une vision ultra-libertarienne, ça, c’est de moi). Or l’IA pourrait être au service de l’humain, l’aider à se former, à être plus efficace, à moins se fatiguer sur des tâches inutiles. L’IA devrait aussi oeuvrer à la démocratie et pas l’inverse. Cela ne viendra pas des grandes entreprises de la Tech, elles ont puissantes, cela doit venir des citoyens et des États.

L’IA peut-elle personnaliser le travail ?

L’IA perçue comme un facteur d’épanouissement par les salariés (réduction des tâches laborieuses, collègue bienveillant, formation continue). Les équipes ont compris les intérêts de cette technologie. Les dirigeants aussi ? Pas sûr. D’autres études montrent que leurs collaborateurs doutent de leur capacité à choisir la bonne stratégie IA. Et à écouter les discours ambiants d’une IA coupeuse de têtes par gains de productivité, la question du partage de la valeur se pose toujours. Dans tous les cas, une stratégie IA ne se fera pas sans les équipes et les dirigeants devront être clairs sur ce point.