Will AI Help or Hurt Workers?

Une étude sur l’impact de l’IA chez les chercheurs, prolongeant celle du BCG. Résultat : une forte hausse de productivité chez les profils performants, mais des difficultés pour les moins à l’aise avec ces outils. Surprenant : 82 % des chercheurs se disent moins satisfaits, la créativité étant déléguée à l’IA. Ce constat rappelle l’importance de former les équipes et de choisir soigneusement les tâches adaptées à l’IA lors de son intégration en entreprise.

Futur of Jobs Report

L’espoir n’est pas perdu, d’après la dernière étude du World Econmic Forum sur plus 1000 entreprises, si 41% prévoient de réduire les postes avec l’IA, 77% veulent se concentrer sur la formation des équipes existantes (upskill). Et même 87% dans les pays les plus développés. Elles semblent plus raisonnables que les gouru du marketing de la tech. Sur les 92 millions d’emplois perdus, ils restent compensés par 170 millions de nouveaux créés pour 2023.

Confessions of an agency founder and chief creative officer on AI’s threat to junior creatives

Une discussion de board qui démarre en demandant comment l’IA peut réduire les équipes dans leurs participations pour augmenter la profitabilité. La question se pose sur les stagiaires et les juniors. Mais le manager pointe avec raison : qui va devenir senior si on ne peut plus former les juniors à le devenir ? (le même constat est fait chez les avocats ou les grands cabinets de conseil). Résultat, ils cherchent à mettre de l’IA partout et ça va leur prendre du temps. Devant la réalité et la complexité des organisations des entreprises, le grand remplacement par l’IA n’est pas pour demain. Même avec un démarrage pour le moins bas du front.

Daron Acemoglu, Prix Nobel d’économie 2024 : « Le monde doit œuvrer pour une IA au service de l’être humain »

Excellente tribune de Daron Acemoglu, Prix Nobel d’économie 2024 dont j’avais déjà cité les recherches. Il apporte une vision intéressante : la recherche de l’AGI est en fait une volonté de remplacer l’humain purement et simplement (dans une vision ultra-libertarienne, ça, c’est de moi). Or l’IA pourrait être au service de l’humain, l’aider à se former, à être plus efficace, à moins se fatiguer sur des tâches inutiles. L’IA devrait aussi oeuvrer à la démocratie et pas l’inverse. Cela ne viendra pas des grandes entreprises de la Tech, elles ont puissantes, cela doit venir des citoyens et des États.

L’IA peut-elle personnaliser le travail ?

L’IA perçue comme un facteur d’épanouissement par les salariés (réduction des tâches laborieuses, collègue bienveillant, formation continue). Les équipes ont compris les intérêts de cette technologie. Les dirigeants aussi ? Pas sûr. D’autres études montrent que leurs collaborateurs doutent de leur capacité à choisir la bonne stratégie IA. Et à écouter les discours ambiants d’une IA coupeuse de têtes par gains de productivité, la question du partage de la valeur se pose toujours. Dans tous les cas, une stratégie IA ne se fera pas sans les équipes et les dirigeants devront être clairs sur ce point.

Copilot Wave 2 supercharges productivity with AI across all your Microsoft 365 apps

C’est finalement le moyen le plus simple de commencer avec l’IA en utilisant ce qu’il y a sur étagère. Et là Microsoft, qui n’a jamais fait les meilleurs produits et souvent copié les meilleurs, a un avantage certain : son parc d’installation. Dans la vague 2 qui se lance, on trouve de nouvelles briques intéressantes. À tester, et en toute sécurité, à la différence parfois des services existants et plus “fancy”. Un compromis simplicité-sécurité sur performance-coût qui peut être très pertinent au début.

Generative AI enhances individual creativity but reduces the collective diversity of novel content

Etude très poussée qui a demandé à 293 rédacteurs d’inventer des histoires courtes avec et sans aide de l’IA. Les résultats montrent un gain clair, surtout chez les moins créatifs. L’étude du BCG arrivait au même résultat chez leurs consultants. Mais ici un dilemme est posé : si les rédacteurs sont meilleurs individuellement, est-ce que collectivement cela n’impacte pas la nouveauté. En entreprise, attention à ne pas produire du contenu ou des projets techniquement parfait, mais peu innovants ?

AI at Work: Friend and Foe

Encore une étude qui aide à choisir la bonne approche pour son entreprise : tester c’est bien, mais il faut se concentrer sur ce qui génère le plus de valeur et embarquer les équipes.

A new future of work: The race to deploy AI and raise skills in Europe and beyond

Compliqué de s’y retrouver dans des rapports parfois contradictoires. C’est l’évidence que les lignes vont bouger : ici, on prédit que 30% des heures travaillées pourraient être automatisées, ce qui ne veut pas dire 30% des jobs supprimés. Cela concernerait 6% des emplois ayant besoin de transition, soit deux fois plus rapide que l’économie pre-pandémie (ou oublie parfois que techno en rupture ou pas, les emplois évoluent en permanence). Et l’étude liste les compétences à renforcer en 2030, rien de surprenant, mais ça va mieux en le visualisant