Aux Etats-Unis, l’IA bouleverse déjà le marché du travail et les prédictions de « jobs apocalypse » se multiplient

Aux États-Unis, les entreprises suspectées de ne pas être à l’ère de l’IA dévissent en Bourse et donc licencient. Les projections de réduction d’emploi de l’année précédentes se sont révélées fausses. L’IA va bien-sûr avoir un impact majeur sur les emplois et il faut y faire attention, mais pour l’instant la cause des licenciements, c’est plus la bourse que les gains de productivité, qui eux ne sont pas encore là.

AI-Generated “Workslop” Is Destroying Productivity

Une nouvelle expression “Workslop” pour le monde du travail, d’après une tendance apparue sur les réseaux : la bouillie d’IA formée par des contenus de mauvaise qualité. Appliqué à l’entreprise, ça donne quoi ? Cet article assez négatif apporte une vision intéressante. On ressort les collaborateurs fainéants, mais équipés de l’IA cette fois, beaucoup plus nocifs. Qui existent souvent à cause de mauvais managers. On refait le match de la digitalisation…

The Less You Know About AI, the More You Are Likely to Use It

Une nouvelle étude montre que ceux qui connaissent le mieux l’IA sont moins enthousiastes à s’en servir que ceux qui n’y connaissent rien ! Cela relaie les chiffres d’autres études sur la confiance qui baisse depuis un an dans les capacités de l’IA. Normal finalement, la GenAI est toute jeune. À prendre en considération dans le déploiement en entreprise : les promoteurs ne seront pas forcément les plus avancés sur l’IA…

Voice AI in Firms: A Natural Field Experiment on Automated Job Interviews

Étude très intéressante qui compare les performances d’un entretien d’embauche mené par un agent IA ou un recruteur humain. À noter qu’il s’agit de recrutement de BPO aux Philippines. Mais les résultats sont étonnants : l’IA est au pire au même niveau que l’humain, généralement meilleure, sauf sur l’aspect naturel de la conversation (ce qui va s’améliorer).

MIT report: 95% of generative AI pilots at companies are failing

Pas vraiment une étude du MIT mais d’un groupe du MIT rapporte que 95% des projets IA ont un retour nul (ou non mesurable, ce qui revient souvent au même). L’IA est encore un outil individuel, compliqué à mettre en place dans les processus de l’entreprise. Et le plus difficile est de s’améliorer dans le temps en capitalisant sur ses erreurs.

Study looking at AI chatbots in 7,000 workplaces finds “no significant impact”

Etude très intéressante faite au Danemark sur 25 000 employés pour mesurer l’impact des chatbot sur leur productivité et leurs salaires. Confirme les prévisions du prix Nobel d’économie Daron Acemoglu : on parle de quelques pourcents. Les raisons ? Le hype ne se réalise jamais aussi vite (Loi d’Amara) et l’absence de structuration dans le déploiement rend les choses peu efficaces. Deux sujets à se rappeler en permanence quand on rêve de gains faramineux sur son entreprise.

AI Will Replace Marketing Jobs As CMO Budgets Stagnate, Says Gartner

Avec des budgets en stagnation et les possibilités de l’IA, une étude de Gartner détaille comment les CMO de grandes entreprises internationales envisagent de transformer leurs organisations. On y retrouve les cas d’usages classiques et aussi la relation avec les agences : une fois de plus, elles risquent de se faire disrupter par l’internalisation à coût inférieur chez les annonceurs

Introducing Lovart: The First Design Agent

On sent la patte d’un DA derrière la conception de ce nouveau projet : Loveart. La vidéo montre toutes les étapes professionnelles de la création d’une marque. Toujours intéressant de voir ce type de projets, comme Casetext, partagé ici, où son fondateur explique qu’il a entraîné un modèle sur les meilleures pratiques de son cabinet d’avocat, avant de se faire racheter 600 M$ par un “incumbent”… Cela ne cible certainement pas les grandes marques qui peuvent consacrer plusieurs centaines de milliers d’euros. Mais grandement aider les petites et les intermédiaires.

2025:The Year the Frontier Firm Is Born

Une étude de Microsoft (attention : marketing) qui tente de décrire les “Frontier Firm”, les entreprises où l’IA sera au cœur du système. Rien de très neuf mais un rappel sur l’évolution probable de la fonction de leadership. Il faudra une compétence “Agent boss” : une personne qui gérera une équipe d’agents IA avec un process d’onboarding comparable à celui d’un nouveau collaborateur pour aller de projet en projet avec des équipes ad hoc. Cela va demander des compétences très spécifiques et donc repenser nos organisations.